Le lien entre l’activité physique et la créativité est aujourd’hui scientifiquement prouvé.
De la course à pied aux sports d’équipe, certaines disciplines sportives ont démontré leur capacité à stimuler notre potentiel créatif.
Découvrons comment le sport peut devenir un véritable catalyseur d’innovation et de pensée créative, transformant notre corps en allié de notre esprit.
L'impact du sport sur les fonctions cognitives et créatives
Plusieurs travaux scientifiques démontrent que le sport a un lien avec le cerveau.
Pendant l’activité sportive, le cerveau produit plusieurs facteurs de croissance comme la neurotrophine et le BDNF (brain-derived neurotrophic factor). Ce dernier est un stimulateur de la plasticité synaptique et de la formation de nouveaux circuits neuronaux.
Plus il est secrété, plus la neurogenèse a lieu et les nouveaux vaisseaux sanguins produits.
Au-delà de l’aspect neurologique, le sport limite l’anxiété et la dépression grâce aux phénomènes chimiques et substances libérées dans le cerveau.
Pendant l’activité sportive en effet, on observe une augmentation du taux sanguin des endorphines et des neuromédiateurs opiacés endogènes. À cela s’ajoute une sécrétion importante d’adrénaline, de dopamine, de noradrénaline et de cortisol responsables de la stimulation générale et de la sensation d’euphorie.
Par ces mécanismes neurologiques et biologiques, le sport prévient les déficiences neuronales, lutte contre le déclin fonctionnel cérébral et améliore la santé mentale plus globalement.
Les disciplines sportives particulièrement propices à la créativité
Il existe plusieurs sports qui ont la particularité de pouvoir stimuler le cerveau humain. Vous pouvez choisir entre :
- Les sports collectifs à l’instar du volley, du basket, du football qui stimulent plusieurs zones cérébrales à la fois ;
- Le billard, le golf et d’autres sports de tactique qui font travailler l’œil et la concentration ;
- La danse qui tout en favorisant la stimulation cognitive, améliore la mémoire et la coordination ;
- Les sports d’endurance comme le vélo, la course à pied, la marche rapide, la natation qui stimulent la sérotonine et le BDNF tout en augmentant la capacité cardiovasculaire ;
- Les sports de réflexion comme les échecs qui éprouvent les méninges et entretiennent l’activité intellectuelle ;
- Les sports de précision (tir de fléchettes, tir à l’arc) qui améliorent la concentration ;
- Le yoga et le Pilates qui réduisent le stress, améliorent la concentration et l’équilibre mental ;
- Le HIIT (High Intensity Interval Training) qui boostent les hormones du bonheur, améliorent les fonctions cognitives et la circulation sanguine, etc.
La course à pied : un boost naturel pour l'imagination
Au-delà de sa grande popularité, la course à pied est connue comme l’un des sports d’endurance les plus favorables à la performance mentale.
Lorsqu’on court, plusieurs phénomènes sont impliqués dans le cerveau notamment la libération des endorphines.
Dans l’ouvrage L’exercice et le cerveau : quelque chose à considérer de Henriettevan Praag publié dans Trends in Neurosciences en 2009, les résultats de plusieurs études scientifiques sont proposés. Le running est cité parmi les activités physiques reconnues comme ayant des effets sur la bêta-endorphine, l’hormone de libération du cortisol.
Pratiqué entre 20 et 40 minutes, ce sport améliore l’anxiété et l’humeur pendant plusieurs heures ainsi que le sommeil.
La course à pied améliore l'anxiété et l'humeur.
En Mai 2019, les résultats d’une étude publiés dans la revue scientifique Cell Metabolism, démontrent que la course à pied entraîne la sécrétion de cathepsine B, une protéine qui favorise la production de nouveaux neurones dans l’hippocampe, la zone du cerveau responsable de la mémoire et de l’orientation spatiale.
3 ans auparavant, une autre étude, dans la revue Frontiers in Human Neuroscience, établissait déjà un lien entre endurance et amélioration de la connectivité cérébrale.
Les hormones libérées pendant la course
Les bienfaits de la course sur le cerveau et la santé mentale s’expliquent par un phénomène scientifique.
Lorsqu’on court en effet, le corps et les muscles sont mis à l’épreuve. Après cet effort, plus ou moins intense, le cerveau relâche des endorphines et le système des endocannabinoïdes se met en place.
Comme les opiacés, les endorphines agissent sur des cibles cérébrales similaires à celles du cannabis. Elles aident à réduire les niveaux de cortisol, une hormone du stress, et à favoriser la relaxation. Il s’agit d’une sorte de drogue que le corps fabrique lui-même.
En plus d’aider à lutter contre le stress, la course exige aux muscles plus d’oxygène poussant le corps à générer plus de globules rouges. Cette hausse bénéficie au cerveau qui est mieux irrigué.
En somme, la course à pied booste votre productivité, votre concentration et votre créativité.
Comment intégrer la course dans sa routine créative
Choisir la course comme activité physique pour améliorer votre performance mentale est une bonne option.
Il suffit de savoir l’intégrer dans votre routine sportive en appliquant les conseils suivants :
- Commencez par rassembler ce dont vous avez besoin pour le running (chaussure de course, vêtements confortables, trackers d’activité et autres gadget comme les écouteurs…) ;
- Faites du temps dans votre emploi de temps ;
- Fixez-vous des objectifs réalistes et suivez-les ;
- Trouvez-vous un partenaire de course qui partage vos objectifs ;
- Privilégiez la lenteur et la régularité et augmentez progressivement le kilométrage au fil du temps ;
- Veillez sur votre alimentation et votre hydratation pendant les exercices ;
- Réservez 5 à 10 minutes avant et après la course pour vous étirer ;
- Donnez-vous des jours de repos pour récupérer et prévenir le surentrainement ;
En termes de fréquence, commencez à courir 3 km par jour pendant 4 jours avec 1 jour de repos actif. Le weekend, variez d’activité (60 minutes de cardio ou de natation) et accordez-vous un jour de repos actif (yoga, promenade…).
Sports collectifs et créativité : l'effet de groupe
À côté des sports individuels qui musclent le cerveau, plusieurs sports collectifs sont réputés pour booster la créativité.
Le Dr Matt Hoffmann, expert en psychologie du sport à la California State University, a démontré dans une étude récente que les sports collectifs étaient meilleurs pour le cerveau que les sports individuels.
Les sports collectifs étaient meilleurs pour le cerveau que les sports individuels.
En croisant les donnés de 11.000 enfants âgés de 9 à 13 ans, cette étude a conclu que les sports comme le football, le handball et le rugby réduisent considérablement les troubles anxieux.
Mettant les joueurs en interaction, les sports collectifs créent des situations nouvelles et toujours stimulantes.
Dans une étude menée en 2022 par des chercheuses françaises, il a été démontré que la pratique des sports collectifs améliore la mémoire visuospatiale à court terme et les capacités de planification chez les personnes âgées.
L'importance de la régularité dans la pratique sportive
Pour tirer profit des bienfaits du sport sur le plan physique et mental, il est recommandé de le pratiquer de manière régulière.
Intégrer un sport dans votre routine implique une bonne coordination des cinq sens et une grande précision dans les mouvements. En pratiquant régulièrement un sport individuel ou collectif, vous gagnez en coordination et en agilité́.
Le cerveau trouve également son compte dans cette pratique régulière. En plus de sa bonne oxygénation, il gagne en créativité sur le long terme.
Mais il n’est pas toujours évident de garder la motivation lorsqu’on débute. Pour rester enthousiaste :
- Commencez votre pratique sportive par des exercices moins intenses et augmentez progressivement ;
- Établissez un emploi de temps qui convient à votre quotidien ;
- Fixez-vous des objectifs réalistes et faites-vous accompagner ;
- Variez les exercices pratiqués pour éviter la monotonie et faire travailler l’ensemble du corps ;
- Accordez une attention particulière à l’échauffement et la récupération après les efforts ;
- Contrôlez votre alimentation et hydratation ;
- Écoutez votre corps, etc.
Optimiser sa pratique sportive pour booster sa créativité
L’activité sportive doit être pratiquée dans des conditions optimales pour avoir un impact effectif sur le cerveau.
Plusieurs éléments doivent être mis ensemble à cet effet.
L'activité sportive doit être pratiquée dans des conditions optimales.
Le premier c’est la qualité des exercices physiques choisis. Les activités d’endurance, avec une intensité d’effort au moins modérée, améliorent la santé cardiorespiratoire et améliorent les performances du cerveau.
Le deuxième ingrédient c’est le programme et son contenu qui doit combiner exercices de souplesse, d’équilibre, de renforcement musculaire.
De l’avis des spécialistes, il est nécessaire d’ajouter dans la routine sportive des situations sollicitant les habiletés motrices complexes et de la coordination dans la mesure où elles impliquent les fonctions cognitives (par exemple la mémoire, l’attention ou encore la flexibilité mentale).
Parmi les pièges à éviter dans cette dynamique, il y a les sports susceptibles de créer l’anxiété, le surentrainement, les programmes et objectifs irréalistes, les pratiques inadaptées.
La différence d'impact entre sportifs et sédentaires
Entre un sportif et une personne sédentaire, les différences en termes d’impact sur le cerveau sont notables.
Un individu qui court 3 fois 1 heure par semaine, joue au football le week-end pendant 1 heure et du renforcement musculaire 20 minutes tous les jours, est assurément un sportif. Il tire tous les bénéfices associés pour sa santé aussi bien pour au plan physique que mental.
Une personne qui par contre, en situation d’éveil, présente des dépenses d’énergie proche de celle d’un état de sommeil, est considérée comme sédentaire. On peut parler de sédentarité notamment lorsque vous êtes assis dans le canapé devant la télé, quand vous êtes en voiture ou dans les transports, quand vous êtes assis au bureau derrière votre ordinateur, etc.
Il est donc recommandé d’avoir une activité physique suffisante. Pour passer d’un état à l’autre, vous devez trouver la motivation, vous engager, vous faire accompagner et vous fixer des objectifs sportifs réalistes.
Applications pratiques : du sport à la création
Le sport booste le cerveau et rend créatif. Plusieurs études et observations permettent aujourd’hui de l’affirmer.
Sur le plan de la santé mentale, le sport est utilisé pour :
- Prévenir les déficiences neuronales ;
- Compléter des neurothérapies courantes ;
- Retarder l’apparition des maladies neurodégénératives (maladie de Parkinson, Alzheimer) ;
- Diminuer le risque de développer les maladies chroniques, etc.
Mesurer l'impact du sport sur ses capacités créatives
Sur les capacités mentales, les impacts du sport sont nombreux. Plusieurs indicateurs permettent de les mesurer.
On peut observer chez le sportif, plus de volume de matière grise.
Pendant les phases prolongées de contractions musculaires, il y’a en effet plus de synthèse de sérotonine au niveau du cerveau (régulateur de l’humeur, l’anxiété, l’appétit et le sommeil) avec production d’acides aminés par les muscles et le foie.
Le niveau de mémorisation est un autre indicateur. Plus un individu pratique un sport, plus la mémorisation est bonne. Les zones mobilisées dans le cerveau sont un autre indicateur important dans ce registre.
Lorsqu’on est sportif, il n’y a pas de réorganisation ni d’adaptation dans les différentes zones du cerveau avec l’âge.
